Henri
Petit
Fils
d’un agent des chemins de fer, Henri
Petit
naît à Firminy (42) en 1897. Il s’engage à
18 ans en 1915 au 13° BCA pour la durée de la guerre.
Nommé sergent, cité à l’ordre de l’armée
et décoré de la Légion d’Honneur, il suit
la formation des EOR à Saint-Cyr. Aspirant,
il choisit
l’aviation
et
rejoint l’escadrille de bombardement Br 127. Démobilisé,
il est sous-lieutenant ; il reprend ses études (licence
en droit), puis s’occupe de relations publiques. Il crée
à Saint-Etienne l’agence de publicité Stefa. Il
passe aussi un brevet de pilote
civil
et anime des clubs d’aviation ligériens.
En 1939, capitaine
de réserve,
il commande les compagnies des bases aériennes de Cannes et de
Nice. Après la défaite, il tente en vain de rallier
antinierrejoint Saint-Etienne.
Il y constitue avec le journaliste Jean Nocher un réseau de renseignement sous le pseudonyme de "Moulin". En 1942, recherché, il entre dans la clandestinité et arrive dans le département de l’Ain et y prend contact avec d’autres clandestins qui commencent à s’organiser en décembre 1942. En mai 1943, il adopte le pseudonyme de "Romans" et crée une école de formation des cadres à la guérilla à la ferme de la Gorge près de Montgriffon. Les clandestins sont structurés en 3 groupements : à l’est le groupement Deschamps, au nord celui de Perrotot (Montréal), au sud celui de Girousse (Chabot). En septembre Romans établit des camps pour vier duzones de parachutage. Les capitaines Jean Rosenthal (Cantinier du BCRA) et Richard Heslop (Xavier du SOE britannique) sont parachutés (9/09/1943) : de retour à Londres ils feront un rapport positif sur les maquis de l’Ain. Heslop revient avec une radio : le maquis reçoit des parachutages.
Sur proposition du chef régional de l’Armée Secrète (AS), Chambonnet (Didier), Romans est nommé en octobre, chef militaire de l’AS de l’Ain : il compte alors 2000 hommes sous ses ordres. Le 11 novembre en présence de Romans-Petit le groupement Girousse effectue en public une prise d’armes et un défile à Oyonnax, avec dépot de gerbe, minute de silence et Marseillaise. Londres est favorablement impressioné : De Gaulle félicite Romans-Petit, qui a créé une des unités les plus dynamiques de la Résistance. A la fin de 1943, Romans-Petit doit prendre en charge la Haute-Savoie en remplacement de Vallette d’Osia ; il confie le commandement opérationnel au lieutenant Tom Morel, mais très vite il s’oppose à Rosenthal décidé à faire du plateau des Glières un abcès de fixation, alors pour lui ce ne devait être qu’une simple zone de parachutage. Mais Romans-Petit doit revenir dans son département, où ses maquis sont attaqués.
Le
défilé d’Oyonnax
En
effet, après le défilé d’Oyonnax et un
sabotage au Creusot, le maquis subit la pression des GMR, puis de la
157°
division
allemande,
qui tentent d’éliminer les maquis les 5-6 février1944 :
les techniques de guérilla permettent le plus souvent de leur
échapper tout en harcelant leurs arrières. La
population civile subit le contrecoup des représailles. Après
le plateau des Glières la 157° Div. allemande attaque le
centre Jura en avril 1944 : malgré quelques pertes, cette
opération n’empêche pas la réussite au
début du mois de juin de toute une série d’opérations
et de sabotages à Châtillon sur Chalaronne et sur les
gares et dépôts de chemin de fer à
Bourg-en-Bresse, Bellegarde, Saint-Claude, Morez et surtout
Ambérieu-en-Bugey
où
le matériel détruit ou immobilisé est
considérable. Une nouvelle opération est lancée
sur le Bugey à partir du 10 au 20 juillet par la 157° Div.
allemande, sans grand résultat, mais tout résistant
capturé est fusillé. Ambérieu est libérée
le 28 août.
Le maquis de l’Ain va encore combattre au côté des américains. Après le débarquement en Provence le 15 août, un corps américain s’engage sur la route Napoléon, atteint Grenoble le 22 août et la plaine de l’Ain le 29 : son avant-garde est à Meximieux et la Valbonne à l’est de Lyon, où il est rallié par le sous-groupement du capitaine Colin, Clin (600 hommes). La 11° Panzerdivision allemande tente de retarder l’avance américaine pour couvrir le passage par Lyon des unités allemandes en retraite. La 11° PD emporte la Valbonne (31 août) puis attaque en vain Meximieux (1er et 2 septembre). Le 4 septembre Bourg-en-Bresse est libéré, le lendemain de Lyon.
Romans-Petit, chef incontesté des FFI de l’Ain, est injustement mis en cause à Lyon par le commissaire de la République, Yves Farge et par le gouverneur militaire le colonel Descour. Rapidement mis hors de cause, Romans-Petit est appelé à paris, où il est affecté à l’état-major des FFI auprès du général Koenig, en qualité de porte-parole. Le maquis de l’Ain formera la 5° demi-brigade dans la 27° DIA.
Après la guerre le colonel Romans-Petit reprend son métier de publicitaire. Il publie "les Obstinés" (1945), "l’appel de l’Aventure" (1947) et "Les Maquis de l’Ain" (1974). Grand officier de la Légion d’Honneur, compagnon de la Libération, Croix de Guerre (1914-18 et 1939-45), médaille de la Résistance, il décède en 1980 à Ceignes (01) et est enterré à Oyonnax.
Auteur : Association des Amis du Musée